Bien-être au travail et intelligence collective

13 février 2006

La relation consultant-assistante

Le consultant :
- Salut Ginette, je viens faire un point précis sur mon intervention du 1er Mars chez Gintech, 14 rue de Brion à Neuville avec Hervé Thérot, t-h-é-r-o-t.
As-tu les réponses à mes 18 questions ?
Combien y a t-il de stagiaires prévus ?

L’assistante :
- J’ai appelé lundi…

Le consultant lui coupant la parole :
- Oui mais aujourd’hui, il est 14h08, peux-tu me dire combien ils sont exactement ? As-tu vérifié le lieu exact de la formation, si le matériel vidéo est commandé, s’ils fournissent la feuille de présence et les supports d’évaluation. Il faut aussi leur demander les horaires de démarrage, de clôture, de pauses et du déjeuner…

L’assistante lève le doigt pour intervenir

Le consultant poursuit en ignorant l'assistante :
- Laisse-moi finir. J’ai besoin d’un crayon de papier et d’un bloc par stagiaire, de feutres, 2 bleu, 2 noir, 2 rouge et 2 vert et de blocs. Tu comprends la formation est une affaire de professionnel, ça ne s’improvise pas. C’est du sérieux, on peut pas se permettre une gestion à la légère. Il faut de la rigueur et de l’organisation.
Bon alors, le classeur !

A nouveau, l’assistante fait mine d'intervenir

Le consultant sur un ton péremptoire :
- Tu peux augmenter l’interligne de 1 à 1,6 et la taille des caractères de 11 à 12. Par ailleurs, je souhaite remplacer certains mots :
Page 3 remplacer morceau par partie
Page 5 comparable par identique
Page 13 marron par brun
Page 36 inutile par inefficace
Page 50 énerver par irriter.

L’assistante dans une colère contenue :
- Je voulais te dire que cette action a été annulée.

Le consultant (sur un ton accusateur):
- Mais tu pouvais pas me le dire plus tôt !

Dans les coulisses de la formation

(Monologue)

(La scène se déroule dans les locaux d'une société de conseil et de formation. Nous sommes dans la salle réservée aux formateurs. C'est lundi, il est 8h15)

J’anime 3 jours de prise de parole. Quelle angoisse !
En plus comme d’habitude, on n'a reçu que la moitié des questionnaires préalables.
Tiens, qu'est-ce qu'il a écrit celui-là : « vos attentes ? dominer mon trac et devenir un orateur charismatique. »
Ben voyons. Qu'est-ce qu'il croit ? qu’en trois jours je vais le métamorphoser en dieu de l’estrade ! Y rêve ou quoi !
Oh lala, les boules. J’ai pas envie de voir leurs binettes. Pour leur dire toujours les mêmes choses.
Alors, c’est quoi déjà les principes d’encodage : définition, structure, simplicité, comparaison, répétition, euh !
Merde y m’en manque un.
(Elle cherche son classeur d'animation)
Vite mon classeur ! Je l’ai oublié chez moi.
(Puis, elle le trouve)
Ouf !
Oh, la, la, il faut que j’aille aux toilettes.
(Elle y va puis revient)
Bon allez je respire. C’est quoi déjà pour lutter contre le trac : respiration ventrale et visualisation positive.
(Elle s’assoit et se tourne vers la fenêtre)
Bon qu'est-ce que je pourrais visualiser : les oiseaux, enfin les pigeons. Le ciel, gris, le ciel est gris. Il pleut. Les façades des immeubles. Au loin le bruit des embouteillages. Oh non, ça me déprime.
8h40 J’espère qu’il ont pensé à installer la vidéo et qu’elle marche sinon c'est la galère.
8h45 C’est pas vrai ils arrivent déjà. Oh les tronches ! Ils sont peut-être pas pour moi ceux-là.
(Ils rentrent dans sa salle)
Et si ! Quelle angoisse !
J’veux pas y aller, j’veux pas y aller, j’veux partir, j’veux rentrer chez moi.
8h50 Encore un. Oh, il a l’air mou. Et ben ça promet !
8h55 Ca y est ils sont déjà tous là !
Oh la la , fallait que ça tombe sur moi. Pouff, j’ai vraiment pas d’énergie.
Vite encore un petit tour aux toilettes.
(A son retour)
9h Ca y est ils sont déjà tous installés. Bon je crois que je vais devoir y aller 1, 2, 3.

(Elle se dirige dans la salle de formation puis tout sourire et avec aisance elle dit)« Bonjour à tous et bienvenue. Je suis ravie de vous recevoir dans nos locaux pour cette formation à l’expression orale. »

Dialogue entre consultantes

(une libre adaptation d'une scène du Père Noël est une ordure)



Zézette : « Ah je comprends rien du tout à ce tableau de bord. Moi, leurs papiers, hein, merci ! Tu as des clients, toi ? »

Katya : « oh, oui j’ai ce bonheur. »

Zézette : « Tu es responsable de clientèle ? »

Katya : « non.»

Zézette : « Ah ben, sois pas triste, ça viendra. Chaque pot a son couvercle.
Bon alors ! … (elle marmonne)
Et ben voilà, et ben voilà et ben ça c’est tout l’administratif ça. Y vous donne un numéro, ça rentre même pas dans les cases.Regarde ! »

Katya : « Qu’est-ce t’a foutu dans les cases, ça déborde ! «

Zézette : « Et ben voui. Y avait pas assez de place pour les réponses. »

Katya (elle lit) : « Bon, as-tu exercé une activité commerciale ? Ca dépend. Oui ça évidemment, on te demande de répondre par oui ou par non. Alors, ça dépend, ça dépasse ! »

Zézette : « Mais évidemment ça dépasse. C’est ce que je te dis depuis une heure. Ah, elle se croit plus maligne que tout le monde celle-là hein ! »

Katya : « Qu’est-ce que c’est que ça Zizette client X. »

Zézette : « Zézette client X. Mais tu sais pas lire. Là regarde. Y a écrit en tout petit pour les prestations intellectuelles ou en nature, mettre le nom du consultant suivi de deux points client X ou collègue Y. Alors, moi j’ai mis Zézette client X.»

Katya : « Non mais X. Tu es intervenue chez X peut-être ? »

Zézette : « Mais non, j’suis pas intervenue mais ça j’peux pas leur dire. En plus, je suis enceinte jusqu’aux dents alors ça fait mauvais genre.

Katya (elle lit) : « Bon. Nature des prestations. »

Zézette : « Ah là faut mettre quèque chose sinon y vont m’passer un savon. Oh ben, mets ce que tu veux, tiens. »

Katya : « Conseil, ça te va ? »

Zézette : « Eh dis donc pourquoi pas formation tant que tu y es. Ca va pas non ! Oh attend, attend on va mettre autre chose. Oh ben t’a qu’à y mettre coaching. »

Katya : « Pardon ? »

Zézette : « Ben coaching. Tu sais quand on écoute les clients nous raconter leurs malheurs. »

Katya : « Ah oui, tu veux dire accompagnement individuel ! »

Zézette : « Mais non. Coaching ça fait plus hype. Mais t’es complètement abrutie toi, hein ! »

Katya : « Ah, je t’en prie. Reste courtoise. Je fais ça uniquement par solidarité. Je suis moi-même, en ce moment, au bout du rouleau, hein ! »

Zézette : « Mais dis donc tu as fait des ratures partout. Tu as tout salopé ma feuille. Sac à merde ! »

Katya : « Non mais qu’est-ce qu’elle me dit la mongolienne là. »

Zézette : « Tête de rat. »

Katya : « Tu vois ce que j’en fais moi de ta feuille. Pauvre conne ! »
(Zézette écrase violemment le pied de Katya )

Katya : « Elle a voulu m’péter le pied la salope.»